Cours de parapsychologie
MAGIE ET RELIGION. ? Si l’on admet que l’origine des religions remonte à la pierre polie (Roskoff -Réville – Girard de Rialle – Frazer – Reinach – etc.), l’on peut situer aussi à cet âge reculé, l’apparition des premiers phénomènes de l’Hypnotisme, du Magnétisme, et de la Suggestion.
La religion et la magie sont presque aussi vieilles que le monde. Elles ont toujours été confondues par les primitifs. Les sanctuaires antiques renfermaient de redoutables secrets.
Au Moyen-Age encore, on croyait tout autant, sinon davantage au démon qu’à La Divinité.
Albert le Grand, béatifié par l’Eglise, fut le grand magicien de cette curieuse époque, où il n’était guère de théologien qui, à côté des textes sacrés, ne se plongeât dans l’étude des grimoires.
On se pose en général la question suivante : Qu’étaient au juste ces pratiques baroques de la magie, et ces rites saugrenus des religions dans l’enfance ?
Et on y répond en disant qu’ils constituaient la gangue dissimulant la vérité.
Les religions primitives et la magie en épuisant tout un ordre de recherches à côté du vrai, toute une série de spéculations en marge de la logique, ont déblayé et préparé le terrain d’une part pour des investigations de plus en plus méthodiques d’où sont sorties les acquisitions de la science actuelle, d’autre part pour des concepts plus satisfaisants pour la raison, qui ont jeté les bases des systèmes, philosophiques, moraux et religieux d’aujourd’hui.
Vu sous cet aspect rapide et simpliste, la question manque quelque peu à la vérité.
D’une part, abstraction faite des pratiques de la Magie noire ? qui n’est qu’une caricature de la Haute-magie ? les rites de celle-ci aussi bien que ceux des religions sont avant tout l’expression d’un profond symbolisme.
Chaque geste du mage qui officie, chaque attitude du prêtre sur l’autel, s’adresse à un aspect (choisi parmi les plus remarquables) de la Conscience universelle (de Dieu si on préfère). Mais il serait trop long de développer ici ce vaste sujet.
Soulignons toutefois qu’entre la Haute-Magie et la religion il n’existe aucune différence essentielle ; la première est davantage ésotérique, la seconde plus exotérique ; mais toutes deux s’adressent par des procédés similaires (rituel, prière, cérémonies) aux Forces invisibles.
Leur but est d’élever l’homme à la vie de l’Esprit. Leur démonstration spectaculaire est le miracle ou le fait magique.
Quoi qu’il en soit, certains processus, certains faits
communs à tous les sorciers de tous temps et de tous pays, nous montrent que sous les apparences de magie, démonisme, sorcellerie, etc… se cachaient souvent le magnétisme, l’hypnotisme et la suggestion.
A l’instar des hypnotiseurs de nos pays les yoghis hindous s’exercent à obtenir la fixité de leur regard et demeurent des journées entières les yeux grands ouverts.
Comme nos magnétiseurs, ils ont un véritable art respiratoire et observent certaines règles spéciales d’hygiène.
La légende rapporte que Nostradamus, Albert le Grand, avaient des yeux dont on ne pouvait soutenir l’éclat.
Quand Jésus et ses apôtres soignaient un malade, ils lui imposaient les mains et employaient la puissance du Verbe : « Lève-toi et marche : tu es guéri ».
Les livres sacrés des bramahnes, les légendes chinoises, chaldéennes, la bible de Moïse, les traditions de tous les pays, sont pleines de récits de guérisons miraculeuses, où l’agent curatif est de toute évidence le fluide magnétique.
Les bas-reliefs découverts dans les ruines de l’ancienne Egypte nous montrent des magnétiseurs dans l’exercice de leurs fonctions. Les initiés des sanctuaires, dans les antiques civilisations, connaissaient probablement des secrets comparables à ceux que possèdent encore aujourd’hui les yoghis et les fakhirs. Ces secrets qu’à grand peine retrouve peu à peu la science, périrent au Moyen-Age, malgré les travaux d’Albert le Grand, ensevelis sous l’invasion des restes de la civilisation gréco-romaine.
Paracelse, qui fut le père de la thérapeutique dynamique, s’efforça de sauver les débris de ce précieux patrimoine légué par les civilisations antiques. Son -?uvre fut considérable. Après lui, Cagliostro, puis Mesmer, suscitèrent un prodigieux engouement de l’opinion des classes cultivées pour le « magnétisme animal ».
Plus près de nous, Lafontaine, Du Potet, Bue, Reichem-bach, Deleuze, De Rochas, les Durville, Luys, Encausse, Liébault, etc… et tant d’autres, souvent associés dans leurs recherches (1) ont placé le Magnétisme, l’Hypnotisme et la
Suggestion au rang de sciences véritables, et établi quelques-unes des lois qui régissent ces puissances considérées jusqu’au siècle dernier, comme surnaturelles, ou tout au moins fort étranges et mystérieuses.