Statues qui pleurent

1863

Une statue en plâtre représentant Jésus-Christ se met à saigner. Un tableau de la Vierge laisse couler de vraies Larmes. De tels phénomènes sont bien réels. Comment les expliquer ?

Un jour d’avril 1975, juste après Pâques, Mme. Anne Poore, de Boothwynen (Pennsyl- vanie). était en train de prier pour les brebis égarées. elle était agenouillée en face d’une statue en plâtre de 66 cm de haut représentant le Christ. Soudain, je levai les yeux vers la statue, déclara-t-elle plus tard aux journalistes venus l’interroger. Et mon cœur cessa de battre : deux gouttes de sang, rouges comme des rubis. venaient d’apparaître sur les blessures des mains de la statue en plâtre. J’étais terrifiée. Je voyais bien que c’était du vrai sang. depuis ce Jours-Ia j’ai vu du sang couler des plaies de cette statue des douzaines de fois. De nos jours. la mode veut que l’on ne croie pas à ce genre de choses, ou plutôt on préfère croire que de telles choses n’arrivent pas. On les considère comme des survivances, déplorables à une époque scientifique, des croyances d’un autre âge. Mais il existe pourtant de véritables preuves que de telles choses se produisent… Dans les années cinquante. le physicien italien Piero Casoli se lança dans une longue étude sur les madones qui pleurent. Il en arriva à la conclusion que des phénomènes du même ordre se produisaient en moyenne deux fois par an dans la seule Italie ! Et le Fortean Times britannique a pu faire état de multiples cas de ce genre, dans de nombreux autres pays à travers les âges. En 1527. à Rome. une statue du Christ se mit à pleurer toutes les larmes de son « corps ». Cela fut considéré comme un mauvais présage. En juillet 1966, à Londres, un crucifix répandit des larmes pendant trente jours. En décembre 1960. une statue de l’église grecque orthodoxe de Tarpon Springs (Floride) se mit-elle aussi à verser quelques larmes. Et. en janvier 1981. une statue de la Vierge Marie. à Caltanisetta (Sicile), commença à saigner de la joue droite, après avoir pleuré en 1974. Certains cas sont particulièrement troublants. Ainsi. le soir du 16 mars 1960. un portrait de la Vierge Marie commença à pleurer derrière son cadre recouvert d’une plaque de verre. Cette madone appartenait à Mrs. Pagora Catsounis. de New York. qui appela immédiatement le père George Papadeas. de l’église orthodoxe grecque Saint Paul, à Hempstead. Ce dernier déclara : « Lorsque j’arrivai. une larme était en train de sécher au-dessous de l’œil gauche. Puis, juste avant que nous ne terminions nos dévotions. je vis une autre larme dans son œil gauche. Elle se présenta d’abord comme une petite goutte au coin de l’œil. après quoi. lentement. elle descendit le long du visage. Au bas du tableau. les larmes ne se rassemblaient pas comme on aurait pu s’y attendre. mais semblaient disparaître, ne donnant lieu à aucune mare. La première semaine. quatre mille personnes défilèrent dans l’appartement de Mrs. Catsounis pour voir la statue et prier tandis que les larmes coulaient par intermittence ! Puis le tableau fut transféré dans l’église.

Par la suite. une autre madone aux larmes fit son apparition dans cette famille. Elle était la propriété d’une tante de Ms. Catsounis. Ms. Antonia Koulis. Les circonstances de ce phénomène semblaient douteuses. mais l’archevêque lui-même dut le constater. D’après certains témoignages. le tableau pleurait abondamment et. lorsque le père papadeas autorisa les journalistes à le prendre en main. il était encore humide. Des échantillons du liquide ainsi produit furent analysés : il s’avéra qu’il ne s’agissait pas de larmes humaines. Ce tableau rejoignit le premier dans l’église. Ms. Koulis en reçut un autre en échange. qui se mit lui aussi à pleurer. La situation en était là lorsque Raymond Bayles commença son enquête. Une étude minutieuse de la surface du tableau révéla la présence de taches au-dessous des yeux, constituées de particules cristallisées de quelque chose ressemblant à du sérum. Ces cristaux. accumulés et secs. ne bougeaient pas. Lorsque Bayles examina le tableau une seconde fois. les larmes étaient toujours au même endroit. Il ne trouva aucun trou d’aiguille ni aucune autre ouverture par lequel du liquide aurait pu être introduit dans la zone centrale du tableau.

Le cas de la statue de Ms. Poore est tout à fait différent. Lorsqu’elle eut découvert ce phénomène de « saignement » elle plaça la statue au centre d’une châsse où beaucoup de gens purent la voir. Les vendredis et jours saints, le sang qui s’en écoulait était particulièrement abondant. Finalement la statue fut envoyée dans une église de Pennsylvanie et placée à 3 m au-dessus de l’autel. Le père Chester Olszewski, pasteur de cette église rapporta : « Elle a parfois saigné pendant quatre heures ». Je sais qu’il n’y a aucune fraude. J’ai vu les paumes des mains parfaitement sèches, puis, quelques minutes après, j’ai observé des gouttelettes de sang s’écoulant des stigmates (…). C’est incroyable, mais le sang ne coule jamais au-delà de la statue dont le vêtement est maintenant incrusté de taches de sang séché. Un autre prêtre, le père Henry Lovett, déclara qu’il vint la voir en sceptique mais repartit convaincu qu’il s’agissait d’un miracle : « J’ai pris les mains de la statue dans les miennes on peut les détacher de la statue et je les ai examinées. Elles sont en plâtre. Et la statue saignait abondamment tandis que je me livrais à cet examen. Dans ce cas il ne fait aucun doute qu’un liquide, semblable à du sang s’échappait mystérieusement des emplacements des stigmates du Christ sur la statue. Mais était-ce vraiment du sang ? Le docteur Joseph Rovito un médecin des plus respectés de Philadelphie, mena sa propre enquête. Passée aux rayons X la statue ne révéla aucune trace d’un réservoir quelconque ni aucun autre mécanisme frauduleusement caché à l’intérieur, mais les résultats des tests sanguins n’aboutirent pas à grand-chose. Bien que le sang ainsi identifié fût incontestablement du sang humain le faible nombre de globules rouges qu’il contenait était un phénomène bizarre indiquant que le sang était fort ancien. Or le fait que le sang coulât sur une longue distance avant de coaguler indiquait, au contraire qu’il s5agissait de sang frais, et le sang frais contient des millions de globules rouges.

Le docteur Rovito concluait ainsi : « Ce sang est tellement ancien que nous ne pouvons en déterminer le groupe sanguin ». Et le père Lovett et quelques autres catholiques d’en inférer aussitôt qu’il s’agissait du sang du Christ. Une fois que l’on a éliminé la possibilité de fraudes aussi bien que des explications naturelles telles que la condensation, et que l’on s’est assuré que le sang ne provient pas de l’intérieur de la statue ni de l’objet saignant, il faut bien accepter le fait que ledit sang, ou les larmes, apparaissent à la surface de l’objet, se matérialisant à cet endroit à partir d’une source inconnue due à une force mystérieuse que l’on appelle en attendant de trouver un meilleur terme la téIéportation (ou déplacement à distance). Cependant, l’apparition de ces liquides ne se produit pas au hasard : on observe une logique, qui suggère que ces forces inconnues sont le fait d’une intelligence elle aussi inconnue à moins qu’elles ne répondent automatiquement à de puissantes images issues de l’esprit humain au niveau conscient ou inconscient. Un parapsychologue et écrivain américain D. Scott Rogo raconte l’histoire du révérend père Lewis qui le jour de son ordination se rappela comment sa grand-mère son premier guide spirituel avait pleuré de joie le jour où il avait déclaré qu’il voulait devenir prêtre. Elle était morte avant cette cérémonie de l’ordination, et il regrettait amèrement de ne pouvoir partager avec elle le bonheur de ce jour-là. Il jeta alors un coup d’œil à la photographie de sa grand-mère, qui se trouvait sur le buffet, et, soudain, invectiva celui qui l’aidait à s’habi11er, lui reprochant de se moquer de lui. Cet ami, le révérend William Raucher, écrivit par la suite : J’allai voir ce qui le troublait ainsi et je fus stupéfait. La photo de la grand-mère de Bob était toute humide et une petite « mare » de larmes se formait au-dessous, sur le buffet. Examinant la photographie, nous découvrîmes qu’elle était humide à l’intérieur du cadre derrière la vitre qui la protégeait. Le dos de la photographie, fait en imitation velours, était tellement humide que le tissu avait déteint. Enlevée de son cadre, la photo mit du temps à sécher. Une fois sèche, la zone du visage resta toute boursouflée comme si l’eau avait jailli tout particulièrement de cet endroit.  »

On pourrait citer encore beaucoup d’autres cas de ce genre, mais l’un d’eux vaut vraiment la peine qu’on l’évoque ici. Il se produisit en Irlande, en 1920, et semble présenter à la fois des caractéristiques religieuses et païennes. Il s’agit de celui d’un jeune garçon de seize ans, James W alsh, de Templemore (comté de Tipperary), dans la maison duquel toutes les statuettes et images saintes se mirent un beau jour à saigner. Une anfractuosité dans le plancher de sa chambre restait toujours pleine d’eau quelque fût le nombre de fois qu’on la vidait. On a raconté par la suite que des milliers de gens sont venus puiser de l’eau à cet endroit et partirent avec des seaux pleins. La famille était également dérangée par des déplacements de meubles et d’autres formes de psychokinésie. Parmi tous ces phénomènes pour le moins étranges, Fodor place à part ceux qui ont trait aux images saintes et statues qui pleurent ou saignent. De tels cas sont réels, mais on ne peut guère que deviner comment et pourquoi ils arrivent… Les faits suggèrent un phénomène de déplacement à distance des liquides. Mais d’où ceux-ci viendraient-ils ? Enfin, ces phénomènes doivent être étudiés en relation avec la personne auprès de laquelle ils se produisent et qui en est le foyer. Mais les résultats sont très différents, comme a pu le noter Fodor, de ceux qui ont trait à des manifestations d’esprits frappeurs et autres : « L’extase religieuse due à la madone qui pleure à une action bienfaisante, alors que les manifestations des poltergeists sont destructrices et effraient ».

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