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Dictionnaire des reves en ligne
Rêves d’individuation
Dans la littérature et la pratique de la Psychologie Complexe, le phénomène de l’individuation et ses rêves jouent un rôle des plus importants. Comme nous devons renoncer à présenter cette psychologie et son problème central ici indiqué, nous ferons uniquement les remarques suivantes concernant ces rêves : II est apparemment un fait psychologique que l’individu ayant dépassé le milieu de son existence, retire peu à peu les énergies investies dans le monde extérieur pour les mettre au service d’un processus psychique qui a pour but de développer la personnalité pour en faire une totalité. « L’individuation a pour but de faire de l’homme un être unique et authentique, c’est-à-dire une individualité ; et si par individualité nous entendons notre ultime, notre incomparable unicité, celle qui nous est la plus intime, son but est de faire de l’homme son propre soi (Jung). » II y a par conséquent chez les êtres d’une certaine densité vitale la tendance à se concentrer, à se trouver, à être ce qu’ils sont vraiment, à vivre pleinement à partir de leur intérieur. Nous avons le sentiment ? l’expérience religieuse et celle de la psychologie de l’inconscient confirment celui-ci ? qu’il y a en nous une personnalité qui règne comme une force à la fois préformée et dynamique ; elle ne naît pas dans le moi, elle n’est pas englobée mais englobe plutôt celui-ci. On ne peut parler de ce maître qui nous domine de l’intérieur qu’en termes allégoriques ; c’est ce que font les rêves. Après que l’homme mûri ait assez expérimenté le monde extérieur, après qu’il l’ait dans une certaine mesure formée au niveau de son propre entourage par sa volonté et après y avoir pris conscience, le chemin de ce milieu intérieur constitue par conséquent une rencontre avec soi-même; Mais avant que cette rencontre puisse avoir lieu, l’homme apprend à connaître les composantes de sa personnalité, les figures symboliques qui incarnent les attitudes et les forces de l’âme. Une analyse des rêves scrupuleusement menée et s’étendant sur une assez longue période avec l’aide d’un interprète expérimenté, permettra seule de donner les explications nécessaires à la compréhension de ces figures.
Dans une première région, il s’agit de figures symboliques de même sexe qui ont le plus souvent un caractère mineur. Réunis dans le concept d’ombre, ils feront l’objet d’explications dans le catalogue des symboles et dans le chapitre « L’interprétation sur le plan subjectif ». (L’auteur a traité plus amplement le problème de l’ombre dans son ouvrage « Lebenskonflikte » (les conflits de l’existence) ; de même d’ailleurs pour les figures symboliques des régions suivantes). Au niveau de cette « ombre », l’homme placé sous le signe de l’individuation acquiert la véritable relation avec la sombre altérité qui est en lui et qui a volontiers été passée sous silence.
En pénétrant plus avant l’espace psychique, on rencontre les forces sexuelles opposées, désignées sous le vocable Anima chez l’homme et Animus chez la femme. Si dans un rêve d’individuation, l’Anima prend chez l’homme la figure de la belle jeune fille, de la femme douce ou rebelle, de la mère, de la sorcière, de la prostituée ou de la déesse, les figures de PAnimus dans le psychisme féminin se présentent par contre sous l’aspect d’hommes qui appartiennent à tous les niveaux de la nature et de la civilisation, personnifiant toujours ce qu’il y a encore dans la femme. A une nature plutôt polygame de l’homme correspond une attitude inconsciente plus volontiers monogame ; l’Anima est presque toujours unique, tout au plus se présente-t-elle sous un aspect sombre ou sous un aspect clair. La nature consciemment plus monogame de la femme trouve son complément dans la variété de ses rêves masculins. Le lecteur rencontrera ces personnages dans les exemples cités au cours de cet ouvrage. La figure du sage est rare, par contre celle de la grande mère terrestre se rencontre plus fréquemment, tous deux habitant des régions encore plus profondes de l’inconscient.
L’incessant processus d’individuation, qui est la maturation de la personnalité, est représenté par l’image de la grande migration ou encore par celle du procédé alchimique ; nous fournirons ultérieurement des documents à ce sujet. Dans les rêves qui s’j» rapportent apparaissent des symboles qui ne possèdent plus de rapport conscient avec la vie du rêveur. Ils font d’une façon tout à fait autonome allusion à son évolution intérieure actionnée par une force centripète. Ce centre que l’évolution essaie d’atteindre peut être représenté
ma dans les rêves comme le centre d’un jardin clôturé ; c’est alors souvent un arbre, l’arbre de la vie, ou une source qui coule dans les quatre directions. Parfois même c’est une magnifique fleur que les Chinois appellent la « fleur d’or ». Cette entité, ce « centre » peut aussi être figuré par une tour, un château, une ville céleste. Il peut même se présenter sous forme d’un bâtiment central situé sur une île qui surgit de l’immense océan de l’inconscient collectif. Le chemin qui y mène, ce « retour » au sens propre du mot, n’est pas sans difficultés. Le héros, cette personnalité dirigée qui est en nous, doit souvent surmonter de grands dangers. Il descend aux enfers comme Dante, dont la Divina Comedia est un poème de l’individuation, il traverse la mer nocturne de l’inconscient conduit par un ami, un sage ou une figure « anima ». Dans l’?uvre de Dante, ce sont Virgile et Béatrice qui accompagnent le poète. Partant d’une situation de vie consciente mais de plus en plus restreinte, on doit atteindre l’autre rive. Mais le passage au milieu de l’âme est étroit, et tous n’arrivent pas jusqu’à ce lieu intime.
Le rêve suivant d’un homme occupant une haute situation, contient toute une série de symboles d’individuation. Même le lecteur non initié en sentira toute l’importance pour le rêveur : avec un ancien camarade d’école depuis lors devenu une personnalité connue, le rêveur monte vers ce château qui domine si merveilleusement sa ville natale de la Suisse romande. Arrivés à mi-hauteur, les deux amis se voient tout d’un coup placés sur une piste étroite au pied d’un rocher abrupt. A leurs pieds s’étend soudain une immense mer. Le chemin ne continue plus. Mais eux veulent et doivent arriver au château. Le seul escalier qui y mène se trouve sur l’autre versant de la montagne. Il leur faut par conséquent contourner celle-ci. L’ami se précipite dans les flots et commence à faire le tour de la montagne en nageant avec énergie et calme. Le rêveur le suit dans son uniforme d’officier supérieur. Il sent alors tout d’un coup qu’il va perdre ses éperons et les prend à la main. Ils arrivent enfin à cet escalier étroit, tout trempés. Ils se reposent un instant sur les marches qui mènent au château, le « Repos de la Montagne ». Le rêveur se tourne vers son ami, mais celui-ci a disparu, Lui-même est mouillé comme un nouveau-né.
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