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Dictionnaire des reves en ligne
Reves de tout les jours
Les hommes ont de tous temps fait la différence entre le petit rêve quotidien, le rêve d’une signification personnelle plus importante et le grand rêve, très rare dans son apparition. Homère fait dire à Pénélope, femme d’Ulysse, qu’il y a des rêves « insignifiants » et d’autres, plus précieux, c’est-à-dire des rêves de tous les jours et des messages divins. L’écrivain latin Maçrobe, dans un commentaire largement répandu du célèbre rêve de Scipion, dit qu’il existe des rêves ordinaires qui ne sont même pas dignes d’être interprétés car ils ne sont que la répétition d’événements quotidiens, parlant de nos amis et de nos ennemis, de menues choses de l’amour, de la table, d’argent, de l’impression qu’on fait dans la rue ? mais que dans le fond ils sont indifférents, car il leur manque le côté divin ‘ des grands rêves. Albert le Grand, savant du moyen-âge, abonde dans le même sens ; certains rêves sont courants, se rapportent aux faits quotidiens ; il leur oppose ceux qui nous sont donnés par. Dieu, c’est-à-dire ceux qui possèdent une inspiration plus profonde.
Celui qui au réveil a pris l’habitude de revoir en pensée le paysage enfui de ses rêveSj de soulever encore une fois le rideau d’une scène sur laquelle on continue à jouer sans spectateur, sait pertinemment que la nuit apporte des rêves insignifiants qui parlent un langage tout à fait quoditien. Ces rêves empruntent essentiellement leurs matériaux à un monde qui nous est familier. Il y en a de très simples. « J’étais dans un magasin mais n’avais pas d’argent sur moi, ce qui me gênait beaucoup », « Je rencontrais une voisine puis reçus une lettre » ; ou bien : « Je regardais un défilé de soldats », « La lingère me faisait dire qu’elle viendrait déjà aujourd’hui ». Il y a parfois de petits symboles dans de tels rêves. Un exemple le montrera : « Une amie du temps où je suivais des cours à Genève voulait me rendre une visite inopinée. Mais je n’étais pas encore habillée et ne pouvais trouver mon peigne. J’envoyai alors ma petite fille ouvrir la porte, mais mon amie n’était pas là ; cependant je tenais sa carte à la main que ma petite fille ne m’avait pourtant pas donnée. La carte avait l’air d’un morceau de pain et j’en goûtai. Mon mari me dit : « Ce sont des enfantillages, tu es comme tante Hélène », mais je n’ai pas de tante Hélène. Je commençai à m’habiller mais ne pus trouver que des chaussures inégales. Je me trouvai ensuite dans un petit jardin, voulais arracher des herbes mais ne pus me décider à le faire, vis un oiseau déplumé, l’effarouchai et allai chez ma mère, qui est morte pourtant ; je le savais en rêve mais y allai néanmoins ». Dans ce rêve relativement simple, le matériel expérimental est lié à quelques menus symboles : le peigne, le pain, les chaussures, le jardin et l’oiseau. Les silhouettes de l’amie invisible et de la mère défunte sont symptomatiques.
Tous ces rêves se rapportent, révèlent les va-et-vient, les hauts et les bas de notre existence journalière. Lorsqu’on saisit leur sens, ils peuvent faire sourire. Ils reflètent les situations de la veille, du jour ou du lendemain et en complètent les côtés insuffisamment remarqués. Jung dit à ce sujet : « S’il s’agit de petits changements que le rêve apporte dans la façon de concevoir les choses, il n’utilise pas de langage mythologique notoire. Au lieu du dragon, il y aura une simple automobile, au lieu du vtetre du dragon, une cave inquiétante ; l’ascenseur figurera la spiritualisation, la seringue médicale le contenu du sacrifice et de pénibles tourments ou une ascension de rocher difficile remplaceront la torture. »
Avec un peu de perspicacité, on y perçoit aussi^ ce qui figure l’essentiel de notre existence. Car l’étroit segment de notre vie présente est traversé par le long ruban de notre destin particulier et les pettis événements quotidiens n’y représentent jamais que de légères irrégularités. Il y a de petits rêves qui sont typiques pour une jeune femme heureuse débutant dans un ménage, pour les étudiants qui se consacrent entièrement à la préparation d’examens et qui négligent ces biens savoureux que le bon Dieu a spécialement réservé pour son jeune monde. Rentrent dans cette catégorie les rêves qui ont trait à nos petites inconvenances, aux tentatives d’une meilleure adaptation à notre entourage. Il y a des rêves quotidiens qui se rapportent à presque tous les métiers et professions ; ils complètent, corrigent et servent souvent de ventilateur à nos petits défauts et complexes. Dans les rêves plus importants, il s’agit plutôt du commentaire des possibilités d’un développement futur, d’une meilleure évaluation de rencontres personnelles ; ils nous conseillent et exposent des situations dans des perspectives futures. Ils contiennent déjà un assez grand nombre de symboles et même de motifs mythiques, tombent dans des situations archétypiques mais se servent encore d’un langage tiré de la réalité et emploient le matériel expérimental du rêveur. Il peut s’agir d’un lion qui pénètre dans notre bureau, nous trouvons une chose précieuse dans notre maison, nous traversons une forêt obscure et inconnue et arrivons à la route qui mène à L. Des silhouettes étranges sont mêlées à un monde tout à fait familier. Dans les images de ces rêves transparaît la présence des mythes. Les rêves quotidiens, on ne les regarde qu’à l’occasion ; ils ne forment qu’une toile de fond ordinaire. Par contre on prendra soin de noter les rêves plus importants, spécialement en une période de conflits, on essaiera de les interpréter aussi bien que possible pour faire le point de la situation. Dans ces rêves qui n’ont pas l’importance fascinante et dangereuse des grands rêves, nous rencontrons nos conflits et nos complexes personnels. Ils nous montrent les prochaines étapes de notre évolution. Ils forment le groupe principal des rêves, ceux qui reviennent le plus souvent au cours de la consultation psychologique où se présentent les dissensions vitales les plus aiguës. Ce sont ces rêves auxquels est consacrée la troisième partie de notre livre, car l’interprétation se rapporte essentiellement à cette catégorie moyenne.
Nous sommes d’un côté engagés dans les obligations et les problèmes des jours et des mois, nous devons élaborer sans arrêt le matériel que la vie nous amène. Mais d’un autre côté, nous sommes sous la coupe de réalités plus considérables dont les rêves nous révèlent en de vastes symboles ce qu’ils ont de mouvant, ce qu’il y a là de tendu vers un accomplissement. Les rêves de petite et de moyenne importance se rapportent au programme de notre présent dans lequel nous sommes trop fortement engagés pour qu’il nous devienne toujours parfaitement conscient. Dans les grands rêves, il s’agit de ces quelques aspects de l’existence dont l’importance nous place dans la trame d’un destin universellement humain. Les forces dont nous disposons, nos fautes, la mesure dans laquelle nous accomplissons nos tâches, les dons qui nous sont légués pour cet accomplissement par la grâce de la vie, de tout cela le grand rêve nous fait part au moyen de ses symboles intemporels et saisissants.
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